Nuha Siddiqui s’est engagée dans le programme de licence en commerce de l’université de Toronto avec l’objectif conventionnel de devenir comptable. Cependant, sa véritable passion allait au-delà des grands livres et des bilans. Siddiqui était animée par le désir de créer un impact social significatif.
Lorsque Mme Siddiqui a obtenue son diplôme, elle était PDG et cofondatrice d’une entreprise de science des matériaux. Six ans plus tard, erthos® est devenue l’une des entreprises de technologies climatiques à la croissance la plus rapide au Canada, avec Siddiqui – une ancienne élève d’Enactus Canada – à sa tête.
Enactus, l’une des plus grandes plateformes d’apprentissage par l’expérience pour les étudiants de l’enseignement post-secondaire, aide les étudiants à relever des défis sociaux, économiques et environnementaux par le biais de l’entrepreneuriat. Actuellement, 2 100 étudiants canadiens participent à Enactus Canada, qui compte des clubs d’entrepreneuriat social dans 76 collèges et universités.
Alors que le monde entier célèbre la Semaine mondiale de l’entrepreneuriat et la Journée de l’entrepreneuriat féminine le 19 novembre, la trajectoire professionnelle de Siddiqui met en lumière le rôle essentiel d’Enactus Canada dans le soutien et l’épanouissement des entrepreneurs.
« Enactus a complètement transformé mon parcours professionnel », explique Siddiqui. « Il m’a donné le courage, la détermination et les compétences fondamentales nécessaires pour m’attaquer à des problèmes mondiaux de grande ampleur et créer des solutions significatives. J’ai franchi le pas après avoir obtenu mon diplôme, sans savoir si je réussirais, mais avec l’envie d’essayer ».
Le voyage d’Enactus à erthos®
Lorsque Mme Siddiqui a rejoint l’équipe Enactus de son campus en 2014, elle avait entendu parler de la mission d’impact positif de l’organisation. Créer sa propre entreprise, dit-elle, c’était un concept étranger à l’époque.
Siddiqui n’est pas la seule. La Banque de développement du Canada signale que le nombre d’entrepreneurs au Canada a diminué de 100 000 au cours des 20 dernières années, alors que la population a augmenté de plus de 10 millions. Malgré ce déclin général, les entreprises détenues par des femmes ont augmenté. Selon le Diversity Institute, en 2023, 18,4 % des entreprises seront majoritairement détenues par des femmes, contre 15,6 % en 2017.
Outre les clubs gérés par les étudiants, Enactus Canada soutient l’esprit d’entreprise par d’autres moyens. Il s’agit notamment de proposer des formations pertinentes, un soutien personnalisé, des récompenses monétaires, des concours et un partage des meilleures pratiques. Globalement, 97 % des participants à Enactus déclarent avoir l’intention d’utiliser leur expérience pour trouver un emploi ou créer une entreprise.
« Enactus a été mon premier aperçu de la manière dont les affaires et l’impact pouvaient coexister de manière significative », déclare Siddiqui. « Le concept d’entrepreneuriat social m’a instantanément captivé, suscitant une nouvelle vision de ce que je voulais que ma carrière représente. »
Cette nouvelle vision a pris forme lorsque Siddiqui a appris que le Forum économique mondial prévoyait qu’il y aurait plus de plastique que de poissons dans les océans d’ici 2050. Déterminée à réduire la dépendance mondiale à l’égard des plastiques à usage unique, Siddiqui a dirigé l’équipe Enactus de son campus dans la recherche d’alternatives aux emballages en polystyrène fabriqués à partir de sous-produits agricoles, tels que les déchets végétaux.
Le projet s’est transformé en start-up. Cofondée avec Kritika Tyagi, une ancienne élève d’Enactus, EcoPackers s’est concentrée sur la création de matériaux d’emballage biodégradables à partir de fécule de pomme de terre. L’entreprise a rapidement attiré un financement de 4 millions de dollars.
« Enactus a joué un rôle déterminant dans les premiers temps », explique Siddiqui. « Il nous a donné les encouragements et les ressources nécessaires pour poursuivre ce qui semblait impossible. Il a rendu l’esprit d’entreprise accessible.
Par la suite, l’entreprise s’est orientée vers les biomatériaux d’avant-garde et est devenue erthos®. Au fil des ans, Siddiqui et Tyagi ont levé plus de 15 millions de dollars canadiens et obtenu des récompenses telles que le prix de l’innovation du gouverneur général et une place sur la liste des « 30 Under 30 » de Forbes. Cette année, afin d’accélérer l’adoption de matériaux durables dans le monde entier, erthos® est redevenue une entreprise de technologie climatique alimentée par l’IA.
« Nous avons toujours cherché à résoudre les problèmes, à trouver des solutions créatives pour nos clients et à relever les défis du secteur », déclare Siddiqui. « Rester agile nous permet de garder une longueur d’avance dans un secteur qui évolue rapidement, en garantissant la résilience et l’adaptabilité. »
La nouvelle orientation d’erthos® Studio est alimentée par sa plateforme propriétaire d’apprentissage automatique de l’IA ZYA™. La plateforme interne dispose d’une base de données de centaines de remplacements pour les ingrédients plastiques traditionnels, créant des films, des revêtements et des résines pour tout, des cintres et des flacons de pilules aux bouchons de fûts pour la société de boissons et de brassage AB InBev.

La formation d’un entrepreneur
L’innovation, l’adaptabilité et les efforts de collecte de fonds ont permis à erthos® de se positionner à l’avant-garde de l’accélération du changement dans le domaine des plastiques. Mais le voyage n’a pas été sans défis.
Lorsqu’elle était encore à l’UofT, par exemple, Mme Siddiqui dit avoir jonglé entre ses études et Enactus et avoir navigué dans un environnement qui ne soutenait pas toujours les voies non conventionnelles. À cette époque, elle était également présidente de l’équipe Enactus de l’Université de Toronto – Campus St. George, qu’elle a transformée d’une équipe de huit personnes en un groupe de plus de 80 étudiants.
En 2017, au milieu de ces défis, Siddiqui a reçu le prix Femme leader de l’année d’Enactus Canada, que HSBC parrainait à l’époque. Cette distinction récompense les étudiantes de niveau post-secondaire qui illustrent la réussite et inspirent les autres par leur leadership entrepreneurial. Elle s’accompagne également d’un soutien financier et d’un mentorat. Il s’agit là d’aides essentielles, car selon Pitchbook Data, les start-ups fondées par des femmes ne représenteront que 2 % du capital-risque investi en Europe et aux États-Unis en 2023.
« Recevoir ce prix d’Enactus a été incroyablement significatif », déclare Siddiqui à propos de cette distinction. « Le fait d’être reconnu pour le travail que je faisais m’a donné la confiance nécessaire pour continuer à aller de l’avant.
Cette année, neuf finalistes du Prix Enactus du leadership féminin recevront 2 500 dollars chacune pour soutenir leur formation et leur parcours de leadership. L’une d’entre elles sera nommée femme leader Enactus de l’année et recevra une allocation de 5 000 dollars. Les lauréates sont également associées à un mentor.
Beaucoup de choses ont changé pour Siddiqui depuis 2017. Mais alors qu’elle fait d’erthos® un leader mondial de la conception de biomatériaux, Siddiqui affirme qu’elle retient les leçons qu’elle a apprises dans le cadre d’Enactus.
« À Enactus, j’ai appris l’importance de défendre une cause plus grande que moi et d’inspirer les autres à se joindre à cette mission », déclare Siddiqui. « Vous relevez des défis inconnus, vous prenez des risques et vous échouez parfois, tout en essayant d’entraîner les autres avec vous. Mon rôle en tant que PDG d’erthos® consiste également à présenter aux parties prenantes une vision d’un avenir qui n’existe pas encore et à adapter notre approche au fur et à mesure de notre évolution. Enactus m’a enseigné l’art de construire et de maintenir cette vision partagée ».
Apprenez-en plus sur les contributions d’Enactus Canada à l’entrepreneuriat et sur la façon dont vos dons peuvent soutenir les femmes leaders émergentes et le Prix du leadership féminin.
Prix du leadership féminin
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Cet article a également été publié dans Happy Eco News le 29 novembre.
Écrit par : Izabela Shubair
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